Cet article a été rédigé par Thomas Palpant (auteur) pour Soft Skills Magazine.
Et pour accéder aux autres articles de Soft Skills Magazine, il vous suffit de vous y inscrire gratuitement en cliquant sur le bouton ci-dessous :
« Chakras apportent une grille de lecture pour la gestion des émotions « Respecter les codes, c’est bien, chercher à s’en affranchir, c’est encore mieux ! »
Quelles compétences faut-il développer pour être auteur?
Je dirais que pour être auteur, il faut d’abord énormément s’entraîner à écrire. Cela permet d’acquérir une certaine aisance rédactionnelle, de trouver un style, et d’éviter des formulations trop scolaires. J’ai mis d’ailleurs beaucoup de temps avant de sortir mon premier roman, parce que je ne me considérais pas assez mûr, tant sur le plan du vécu, que de ma propre écriture.
Ensuite, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit en s’imprégnant du travail d’autres auteurs, en s’ouvrant à des influences diverses, qu’elles proviennent de la littérature, de l’actualité, du cinéma… Il est également nécessaire de tenir compte du retour des lecteurs, afin de chercher à progresser et se dépasser. Enfin, je dirais qu’il ne faut pas avoir peur ni d’exprimer des opinions ou des idées qui pourraient déplaire ni de chercher à s’éloigner des sentiers battus. Respecter les codes, c’est bien, chercher à s’en affranchir, c’est encore mieux !
Quelles méthodes d’écriture utilises-tu pour écrire tes romans ?
Je pense que chaque auteur a sa propre méthode. Pour ma part, j’ai une manière d’écrire très « musicale ». Je fais sonner les phrases dans ma tête, jusqu’à parvenir à un équilibre qui me satisfait, à la façon d’un compositeur cherchant à remplir sa partition. J’ai donc besoin d’un environnement de travail calme, sans fond musical. En ce qui concerne l’organisation en amont, je suis ce qu’on appelle dans le jargon des auteurs un « architecte ».
Par opposition au « jardinier », l’architecte planifie son livre un maximum avant de passer à l’écriture, pour conserver la plus grande maîtrise possible de son œuvre. D’autres, par contre, à partir de leur idée de départ, choisissent de se lancer, de laisser parler leur imagination, et de voir jusqu’où cela va les conduire. Chaque auteur trouve en général assez rapidement l’organisation qui convient le mieux à sa personnalité.
En ce qui concerne ma routine d’écriture, je n’en ai pas à proprement parler. Du moment que l’envie est là, je peux écrire à toute heure du jour ou de la nuit, en semaine ou le week-end. Plus les séances d’écriture sont intenses, mieux c’est !
Et comment se passe la partie post rédaction, vente et retour des lecteurs ?
Étant auteur indépendant, l’écriture ne représente finalement qu’une partie du travail. Je m’occupe moi-même de la promotion et de la communication, ce qui nécessite énormément d’efforts et de régularité ! Il faut essayer de communiquer le plus souvent possible sur les réseaux sociaux, de répondre à chaque commentaire et demande, de tisser un réseau d’auteurs, blogueurs et lecteurs… C’est un travail de longue haleine, et qui ne convient pas forcément à tout le monde.
Pour les ventes, c’est à chaque nouveau livre une nouvelle aventure ! On ne peut jamais vraiment savoir à l’avance comment va être reçu un ouvrage, si la couverture va attirer l’attention, si l’histoire, le style ou bien encore la fin vont satisfaire le lecteur. Il existe bien sûr différents moyens d’élargir sa visibilité, comme les réseaux sociaux, la publicité en ligne, ou les salons littéraires. Lorsqu’on sort un livre en autoédition, il ne faut pas avoir peur d’aller au four et au moulin, et de se battre au quotidien pour promouvoir son travail.
Nous vivons dans un monde de grande concurrence, où les acteurs de valeur sont innombrables. Sortir du lot est donc une affaire de travail, de talent, de courage, et d’un brin de chance. À chacun de se créer la sienne, évidemment. Enfin, pour les retours des lecteurs, ma position est d’en tenir compte, mais pas au point de dévier de ma ligne de conduite, ni de modifier significativement mes habitudes. Lorsqu’on met à disposition une œuvre auprès d’un public, il faut forcément s’attendre à des critiques, et donc accepter le fait qu’on ne puisse pas plaire à tout le monde. L’égo d’un artiste le pousse souvent à chercher les plébiscites et les flatteries, or c’est un piège dans lequel il ne faut surtout pas tomber. Ma position est qu’un auteur se doit de prendre des risques, et de travailler avant tout pour lui-même, et non pour plaire au lecteur. Si le lecteur aime, c’est bien. S’il n’aime pas, tant pis ! Je m’efforce donc d’écouter ce qu’on dit de mes livres, tout en me “blindant” suffisamment pour ne pas perdre ma confiance en moi. Certains retours peuvent être très durs pour le moral, en particulier si les ventes ne suivent pas. Tenir bon même lorsqu’on n’a pas totalement convaincu, persister, c’est peut-être l’un des secrets de la réussite sur le long terme.
A propos de Thomas Palpant
Auteur indépendant, je m’efforce d’utiliser au mieux cette liberté pour écrire sur ce qui me plait, sans tabous et avec originalité. J’ai sorti à ce jour huit romans, qui se veulent chacun à leur manière le reflet de notre société actuelle, dans ses fulgurances comme dans ses excès.
Découvrez plus d’articles et témoignages d’entrepreneurs sur notre blog !