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C’est en entreprenant qu’on devient entrepreneur – Suzanne Dumouchel d’aujourdhuidansmarue.com

En ce jour de la fête de la femme, quoi de mieux que de publier l’interview d’une femme entrepreneur ? Suzanne Dumouchel, la co-fondatrice Aujourdhuidansmarue.com (le premier outil marketing dédié au commerce de proximité) partage avec nous son portrait, son aventure entrepreneuriale. 

Bonne lecture à tous !

Vous allez commencer le récit de votre aventure entrepreneuriale. Si vous deviez le publier, quel serait le titre de l’ouvrage ?

C’est en entreprenant qu’on devient entrepreneur !

Pourquoi Entreprendre cette aventure ? (quelle est votre intention qui vous a poussé à entreprendre, et quel est l’objectif de votre quête)

Je crois qu’au départ, c’est l’intérêt de l’idée, son évidence, qui pousse à lancer le projet. Dans notre cas, c’est une conversation sur le site Groupon, et ses disfonctionnements, entre Erwan, commerçant qui a travaillé avec eux, et moi, comme cliente. En confrontant nos expériences, nous avons pensé à un autre type de site pour aider le petit commerce : www.aujourdhuidansmarue.com. C’est comme cela qu’est né ce réseau social, cet outil marketing auquel personne n’avait pensé, alors que le principe est d’une extrême simplicité. Lorsqu’on s’aperçoit, un soir, que l’idée est une évidence, simple, logique et utile à tous, alors on a envie de se lancer. On n’a pas peur et on sent l’excitation, la fébrilité propre à l’entrepreneur.

Une aventure n’est pas sans péripéties et rebondissements. Quels ont été les difficultés ou problèmes auxquels vous avez fait face ?

La première difficulté fut liée à nos compétences. Nous ne sommes pas informaticiens, nous ne savons pas coder mais nous avions besoin d’un site extrêmement performant et très spécifique pour aujourdhuidansmarue. Il nous a donc fallu trouver quelqu’un de compétent et surtout prendre le temps de réfléchir au site sans aller trop vite. La complexité de la tâche d’entrepreneur, c’est vraiment de savoir à la fois être au cœur de l’idée et en même temps de conserver du recul, une distance.

La seconde difficulté fut de nous lancer sans négliger nos activités professionnelles, prendre des risques sans perdre nos emplois. Il faut doser son temps et démultiplier son énergie.

Ensuite, il y a le nom. Comment appeler son projet, son site internet ? Pour cela, on parle autour de nous, on échange avec la famille, les amis proches, mais on fait attention à ce que l’idée reste protégée.

Encore après, on apprend qu’il faut faire un business plan. Le nom de ce document, tout le monde l’a déjà entendu. Mais comment on le rédige, ce qu’on met dedans, sous quelle forme… voilà qui devient très compliqué. Et qui demande de se renseigner, de se tester, de faire appel à des soutiens pour nous lire, nous conseiller…

Enfin, il faut se préoccuper des levées de fond. Comment faire lorsqu’on a aucun contact, qu’on ne connait pas le milieu des investisseurs ? Voilà un gros sujet d’inquiétudes… qui n’enlève absolument rien à tout ce qu’il faut déjà faire pour lancer le projet…

Pour toutes ces difficultés, la vraie solution, c’est de parler, d’aller à la rencontre d’autres entrepreneurs, des banquiers, de tous les acteurs du monde l’entreprise. Il faut s’approprier les codes, les discours, les langages, et cela prend du temps. Ce qui est étonnant, c’est que tout ce temps passé ne doit pas faire oublier le projet en lui-même, qui demande déjà une attention de tous les instants.

Quel a été votre état d’esprit dans ces moments de difficultés ?

Il ne faut pas se décourager. Parfois, on doute, on a peur, on s’interroge sur la qualité de son idée. Mais dans ce cas, il faut parler, il ne faut surtout pas s’isoler. Ce sont les autres qui nous ont aidé : car dès que nous présentions notre projet, à des investisseurs, des porteurs d’affaires, des banquiers, des chefs d’entreprise, des journalistes, la famille, les amis, les usagers du site, tous ont été séduits. Voilà déjà un bon indice de la viabilité du projet. L’essentiel, dans ces cas-là, c’est vraiment de savoir se remettre en question tout en conservant une certaine confiance en soi. L’entreprenariat, c’est un subtile dosage entre les conseils et la confiance.

Quelles décisions avez-vous prises ? Comment avez-vous résolu ces problèmes ?

Des décisions, il y en a tous les jours à prendre : elles concernent les personnes avec lesquelles on travaille, les stratégies marketing, commerciales, les aspects techniques. Il a fallu choisir comment aborder les commerçants, quelles démarches effectuer sur internet pour nous faire connaître, déterminer si nous privilégions la création d’un site internet ou d’une application, de quel type de levées de fond nous avons besoin, etc. En effet, nous avions prévu au départ de nous débrouiller plus ou moins seuls. Mais une porteuse d’affaires nous a affirmé que nous devions viser plus haut, pour gagner en crédibilité. Car une des choses les plus difficiles dans l’entreprenariat, c’est de montrer qu’on est crédibles. Du coup, nous avons revu nos prétentions à la hausse. Et nous sommes partis vers une nouvelle aventure, nous nous sommes adaptés malgré l’angoisse, les craintes, mais c’est aussi ce qui est formidable.

Et maintenant, êtes-vous accomplie ? Qu’est ce qui vous épanouit aujourd’hui dans votre aventure entrepreneuriale ?

L’aventure n’est pas finie. Ce n’est que le début. L’accomplissement ne me semble pas possible dans l’entreprenariat. Sans cesse, on s’interroge, on doute de soi. Sans cesse on doit rebondir, faire autrement, trouver de nouvelles solutions, de nouvelles pistes. Mais c’est le goût du challenge, de l’aventure. Entreprendre c’est être un aventurier, c’est oser se jeter dans le grand bain, dans un inconnu qui peut tout autant être décevant et excitant. C’est un jeu avec soi-même. Et puis, ce sont des rencontres. En trois mois, nous avons rencontré plus de personnes qu’en toute une vie : dans des secteurs différents, des professions différentes mais pour des échanges toujours passionnants. Nous nous sommes ouverts au monde, à l’actualité des idée, à l’entreprise, mais aussi les relations avec les journalistes, avec les politiques publiques, etc. On s’enrichit en permanence.

Si vous n’aviez qu’un seul conseil à retenir de votre aventure entrepreneuriale, lequel serait-il ?

Il faut foncer ! et communiquer… c’est par le dialogue que l’on progresse et que l’on teste nos idées. Par exemple, nous étions partis sur un premier modèle de site. En moins d’un mois, nous avons compris qu’il fallait le refondre pour une grosse mise à jour, qui correspondent mieux aux derniers sites publiés. Nous avions également fait une plaquette de présentation du site pour les commerçants. Mais la première version n’était pas accrocheuse. Elle ne montrait pas les atouts du site. Très vite, il a fallu recréer une autre plaquette : les résultats se sont tout de suite confirmés. Il faut donc toujours essayer de viser plus haut, et toujours tenir compte des retours.

Voici une présentation de leur société pour en savoir plus :

Aujourdhuidansmarue est le premier outil marketing dédié au commerce de proximité. Il vise à limiter les invendus et recréer du lien social dans les villes. Les riverains sont informés en temps réel de l’actualité et des bons plans des magasins autour de chez eux et de leur lieu de travail. Ils choisissent alors d’en profiter ou non. De la sorte, les commerçants font venir du monde dans leur magasin, ils développent leur clientèle. En trois mois, le site compte déjà presque 4000 inscrits dans l’est parisien. Nous nous développons doucement, arrondissement par arrondissement. Mais les retours sont très positifs. Tout le monde est gagnant dans la formule : les commerçants parce qu’ils peuvent communiquer avec tous les gens qui habitent autour d’eux et les riverains parce qu’ils peuvent profiter des réductions chez le coiffeur, des invendus de la supérette ou du boucher, du concert du bar du quartier le week-end, ou de promotions sur les places de théâtre qui n’ont pas été vendues, au dernier moment. Quant à nous, nous pouvons nous rémunérer grâce à la partie payante du site, celle des publicités faites par les commerçants qui veulent une meilleure visibilité.

L’équipe est d’abord constituée des deux fondateurs : Suzanne Dumouchel, professeur de communication à l’université et chercheuse spécialiste des médias et Erwan Jean-Baptiste, fondateur de quatre entreprises individuelles, anciennement propriétaire d’un salon de coiffure et d’esthétique et aujourd’hui propriétaire d’un centre de formation en para-esthétique et d’un site de vente en ligne de ces produits en tant que semi-grossiste. Nous avons des parcours très différents mais, de fait, des compétences complémentaires. Nous avons également intégré à cette petite équipe, Alexandre, un étudiant en fin d’études d’ingénieur en informatique. C’est lui qui a monté le site internet et il a souhaité, pour notre plus grand bonheur, poursuivre l’aventure avec nous.

Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

2 réponses sur « C’est en entreprenant qu’on devient entrepreneur – Suzanne Dumouchel d’aujourdhuidansmarue.com »

Comme on dit chez nous « BON VENT » pour votre ENTREPRENARIAT
Paule & Georges

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