Catégories
Interviews

Comment ces entrepreneurs allemands ont lancé leur filiale en France

Alors que les médias sont à l’affût des entreprises françaises quittant le territoire, nous entendons encore trop peu parler d’entrepreneurs étrangers développant des activités ou des filiales en France. Pourtant le marché français attire toujours les investissements étrangers (comme par exemple Aaron Khalow que j’ai pu interviewer).

Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter deux entrepreneurs allemands qui, après avoir développé une belle activité dans leur pays, se sont lancés dans une aventure entrepreneuriale en France. L’un d’entre eux témoignage sur ce blog : Robert Maier co-fondateur de ShopAlike.fr et LadenZeile.

Bonne lecture !

Comment est né ShopAlike.fr ?

RobertMaier&JohannesSchabackJ’ai toujours eu envie de devenir mon propre patron, après un master en administration d’entreprises obtenu en 2005, il me manquait seulement cette idée géniale, ce concept qui me permettrait de me lancer, de concrétiser mon ambition.

Le secteur du commerce en ligne m’a toujours attiré, cet environnement évolutif me fascinait. Il me tenait aussi à cœur d’éviter l’aspect logistique, la gestion des stocks, les intermédiaires et l’achat de matières premières…

C’est en voulant concilier ces deux aspirations que j’ai eu l’idée de créer un site internet qui permettrait de comparer et de chercher des produits spécifiques au sein de plusieurs boutiques. En partenariat avec Johannes Schaback (cofondateur) nous nous sommes donc lancés dans la réalisation et la mise en place de LadenZeile.de en 2009. Au départ notre interface proposait seulement des chaussures et des sacs à main, et était seulement disponible en Allemagne.

Aujourd’hui notre site propose des millions de références (mode, design et lifestyle) disponibles à travers des milliers de boutiques partenaires. Nous nous sommes développés sous le nom de ShopAlike dans plus de 15 pays européens ainsi qu’en Turquie et en Inde. Nous souhaitons à présent nous lancer en Russie et au Brésil.

Nous employons actuellement plus de 150 personnes venues des 4 coins du monde. Nous avons réussi à créer un modèle d’entreprise qui fonctionne en collaboration avec notre actionnaire principal qui est Axel Springer AG.

Pourquoi se lancer sur le marché français ?

Nous avons toujours eu foi en notre projet et nous pensions qu’il avait de réelles chances de prospérer. Quand notre intuition s’est révélée exacte et que notre site prenait de plus en plus d’ampleur (du moins en Allemagne), c’est tout naturellement que nous nous sommes tournés vers notre voisin, la France.

Prendre la décision de s’internationaliser n’était pas anodine. Avant de conquérir ce territoire, il fallait envisager ce nouveau marché : prendre en considération la législation locale, observer la concurrence, trouver des boutiques partenaires françaises …

Comment avez-vous procédé pour vous installer en France ?

Avant de nous implanter en France, nous avons respecté plusieurs étapes.

La première d’entre elles était de faire connaissance avec les internautes. Il a fallu définir et connaître le segment de la population auquel nous voulions nous adresser. Quels sont ses besoins des utilisateurs français, leurs habitudes de consommation, leurs comportements d’achat, sont ils les même que les allemands ?

En nous concentrant sur le marché des chaussures et de la mode (nos domaines de prédilection), nous avons tenté de trouver des réponses à ces questions pour ensuite élaborer une stratégie marketing propre à ce nouveau pays.

La deuxième étape de notre réflexion était d’appréhender le secteur du e-commerce. Est-il prometteur ? Encourageant ? Pouvons nous y trouver notre place ? Là encore il fallait envisager les spécificités françaises.

En tant qu’entrepreneur, je crois qu’il est primordial d’observer ses concurrents. Ils sont un indicateur qui permet de juger de la faisabilité d’un projet, ils permettent aussi d’envisager les particularités et les éventuels obstacles que comportent un marché.

Aussi, il ne faut pas se fier aux apparences et même si un secteur semble saturé de prime abord, il est possible de trouver une solution en adaptant son offre.

En Pologne par exemple, les comparateurs sur internet sont nombreux. Nous avons alors choisi d’y développer davantage nos filtres permettant une recherche optimisée (couleur, prix, taille, marque, …) pour disposer véritablement d’un avantage concurrentiel.

Le plus important n’est pas d’être le premier, le plus grand ou le plus fort, il faut simplement trouver sa place et proposer un service différent qui pourra séduire les utilisateurs.

Nous voulons avoir une stratégie et un positionnement clair qui s’axeraient autour des deux mots clés « Design » et « Qualité ». Notre mission est donc de rendre la navigation intuitive à travers notre large gamme de produits en proposant des outils faciles d’utilisation et simples à comprendre.

Au delà de ces aspects, il était essentiel pour nous de savoir si notre méthode de fonctionnement au coût par clic ou par achat (CPC, CPO) était transposable en France. Il fallait que nous puissions intégrer les produits et articles des boutiques locales à notre site via un système de flux.

Au cours de notre processus d’internationalisation nous devons nous renseigner sur la législation de chaque pays. Puisque notre site fonctionne principalement avec des images provenant de boutiques annexes, nous traitons avec attention les questions relatives aux droits d’auteur ou à la concurrence notamment.

Après avoir trouvé des réponses satisfaisantes à toutes ces questions, nous avons lancé notre site français en juillet 2010.

Avec du recul, quels ont été les clés de votre succès en France ?

Sur internet tout change très rapidement et un site qui n’évolue pas sombre vite dans l’obsolescence. Pour rester compétitif nous devons améliorer en permanence les fonctionnalités de notre interface.

Ainsi, nous utilisons différentes méthodes comme le brainstorming, les tests AB ou l’analyse de différents indicateurs pour proposer un site le plus « user friendly » possible. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons adopter un nouveau design pour le site français en novembre dernier.

L’ergonomie de notre site est au cœur de nos préoccupations quotidiennes (la classification des produits par exemple). Il est évidemment important de proposer un site fiable et utile mais cela n’est pas suffisant. casinos bitcoin australiens Il faut aussi être visible sur internet et sur les moteurs de recherche. Pour ce faire, nous utilisons des techniques de SEM par exemple, là encore il faut tenir compte des spécificités de chaque pays.

Avez-vous un dernier conseil à partager avec nous ?

Le fait d’être entrepreneur m’a appris deux choses ; il faut agir tout de suite et ne pas se réfugier dans les “plus tard”.

Vous avez aimé ce témoignage ? Vous pouvez m’aider à le faire connaître en le partageant sur vos réseaux sociaux.

Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.