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Marie Burlot : 16 ans et déjà entrepreneure

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Trop jeune pour créer son entreprise ?

Marie Burlot est un exemple pour l’entrepreneuriat des jeunes : 16 ans et déjà entrepreneure !

Vous voulez en savoir plus ? Alors lisez son interview sur Pourquoi entreprendre 😉

Bonne lecture à tous, et merci beaucoup à Marie pour avoir accepté d’être interviewée 🙂

Pourquoi entreprendre : Bonjour Marie. Tu as 17 ans et es déjà entrepreneure ! Je suis impressionné. Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours atypique ?

Marie Burlot : Bonjour Jérôme ! Eh bien j’ai effectivement 17 ans, et cela fait déjà presque 1 an et demi que je gère un site e-commerce de vente d’accessoires pour furets ( www.ferretdream.com ).

Dès mes 15 ans j’ai repéré l’opportunité de ce marché de niche. Possédant moi-même cet animal et ayant décidé de lui fabriquer quelques accessoires, je me suis mise à parcourir les forums. J’ai ainsi vite fait le constat que les personnes n’étaient pas satisfaites du marché français.

Pour situer aux internautes l’animal : le furet est le 3e animal de compagnie en France ( + d’1 million ) et aux Etats-Unis ( + de 8 millions ), c’est un animal qui dort beaucoup ( + – 20h/jour ) et qui a besoin d’un large choix d’accessoires.

J’ai donc réalisé mon étude de marché en secret, avant de la présenter à mes parents, qui après un temps de réflexion ont accepté que je me lance. C’est donc à 16 ans que j’ai ouvert ma première entreprise. Et plus qu’une entreprise, c’est une marque que j’ai lancée : je fais réaliser les accessoires par des couturières handicapées en Bretagne. Mon ambition pour le moment : devenir leader du secteur en France.

Pourquoi avoir choisi de créer ton entreprise maintenant ?

J’ai toujours été animée par cette forte envie de créer mon entreprise. Mais je n’étais pas dans l’idée de créer pour créer. Je n’aurais d’ailleurs jamais pensé me lancer si jeune dans cette aventure. Il m’a fallu bien réfléchir sur moi-même et mes capacités avant d’imaginer concrétiser ce projet. Mais après avoir décelé cette opportunité, devoir attendre en se disant que quelqu’un pourrait prendre ma part du gâteau était inimaginable !

A mon âge ( ou peut-être avec un ou deux ans de plus je l’accorde ! ) c’est la période idéale pour créer, avant d’avoir des obligations, de devoir nourrir une famille ou d’avoir des crédits ou des prêts personnels à rembourser.

Comment as-tu fait pour construire et gérer ton e-commerce ?

La principale difficulté au début était que j’étais mineure. J’ai eu la chance d’avoir des parents eux-mêmes entrepreneurs, et d’avoir pu créer un département au sein d’une de leur société, ce qui était tout à fait légal.

J’ai mis environ 1 an à faire toutes les recherches, monter une collection et le site. J’ai d’abord voulu prendre le moins de risques possible en faisant une location mensuelle de logiciel pendant 1 an. Aujourd’hui je gère le site sous la solution open-source Prestashop, qui demande plus de boulot, mais qui est beaucoup plus évolutive aussi.

Autant côté graphisme, que rédaction du contenu, en passant par les photos et leurs retouches, j’ai tout fait moi-même (ce qui explique le design un peu artisanal du site, qui devrait être revu dans les mois à venir). Je ne pourrai donner un chiffre exact des heures passer à apprendre les facettes du e-commerce, mais si l’on prend une moyenne de 2h/jour 5j ours par semaine pendant 1 an cela donne plus de 500 heures rien que pour la première année, soit 15 semaines aux 35h !

Le plus important à retenir, c’est que même sans connaissances, on peut arriver à monter un business par soi-même et sans gros budget. La débrouillardise est une qualité indispensable à tout entrepreneur.

Arrives-tu à jongler avec ton business, tes études et ta vie sociale ?

Il faut effectivement savoir que je n’ai pas lancé une entreprise par dépit concernant mes études. Je continue une scolarité normale, en Terminale Es, à cela près que je la réalise par correspondance. Pour donner une idée : aux épreuves anticipées du Bac en première, j’ai eu 20/20 à mon oral de Français. Preuve suffisante qu’aucun ne perturbe l’autre !

Mes études restent ma priorité absolue, l’entreprise n’était à la base qu’une expérience : si cela ne marchait pas, l’investissement était dérisoire et cela m’aurait apporté de toute manière. Il se trouve que le projet se valide et peut continuer, il faut donc que je continue à garder une grande rigueur car il est très facile de se détourner des cours quand on est seule à les diriger et que vous avez quelque chose de beaucoup plus excitant qui est accessible par le simple allumage de l’ordinateur.

Une journée type se résume ainsi :

–          de 9h à 9h30 je gère les mails et les petites affaires courantes ( analyser les stats du site, suivre les sondages, faire de la veille internet etc… )

–          de 9h30 à 12h15 je fais les cours de la matinée

–          de 12h15 à 14h je mange ( !) mais je m’occupe aussi du traitement des commandes du jour

–          de 14h à 16h30 je fais les cours de l’après-midi

–          le reste du temps, et selon les périodes de l’année, je reste environ jusqu’à 18h à m’occuper de la gestion du site et de son optimisation. Il m’arrive cependant de rester jusqu’à 1h du matin quand il y a beaucoup de choses à faire.

Les études ne sont ainsi pas du tout négligées, cette année j’ai par contre été obligée d’arrêter momentanément mon activité extrascolaire car j’ai un emploi du temps très chargé ! Mais cela ne me gêne en rien, mon entreprise n’est pas du tout une contrainte, c’est un vrai plaisir de participer à son développement, et je rencontre beaucoup de gens par ce biais.

Que penses-tu faire comme études par la suite ? Et après les études ?

A la rentrée prochaine, j’intègre la fac en licence gestion-commerce. Je vise une grande école de commerce en admission parallèle (j’entre donc directement en 2e année).

La filière classique est bien sûr la prépa, mais cela ne me dérange pas de sortir de la norme prestigieuse établie par les écoles de commerce car je privilégie l’expérience entrepreneuriale plutôt que la théorie du parcours prépa qui ne me correspond pas.

Comment te vois-tu dans dix ans ?

Dans 10 ans je me vois businesswoman accomplie, à la tête de plusieurs entreprises (déjà en réflexion). Je me vois reconnue par mes pairs et femme de réseau bien intégrée. Je me vois aussi œuvrer pour communiquer ma passion d’entreprendre, peut-être même espérer être un modèle pour les jeunes.

Je me tâte actuellement concernant mon avenir post-étude : dois-je passer par une expérience salariale ? Si tel était le cas je me dirige sans conteste dans l’univers du luxe. Non pas dans la mode, mais plutôt la joaillerie, l’horlogerie ou la parfumerie, des mondes où le savoir-faire m’impressionne et où je pourrais être en accord avec mon parti pris de défendre la culture française et ses atouts au niveau international.

Es-tu heureuse en tant qu’entrepreneure ?

Je suis totalement épanouie dans mon rôle d’entrepreneure. Je n’ai jamais été aussi heureuse que maintenant. La responsabilité qui m’incombe, les prises de décisions, la gestion de mon entreprise sont des points tellement grisants pour moi !

A ceux qui pourraient s’interroger, je n’ai aucun regret de ne pas avoir cette insouciance de la jeunesse, je ne m’en sens pas capable de toute manière ! Je n’ai pas les mêmes aspirations que les jeunes de mon âge. De toute manière je suis habituée à ne pas me conformer aux règles préétablies, je n’ai pas peur de ne pas faire partie d’une norme. C’est d’ailleurs ceux qui en sortent qui réussissent le mieux et qui sont le plus heureux à mon avis.

Grâce à ma société, j’ai participé au Salon des Entrepreneurs de Paris où je suis intervenue à une conférence majeure devant 1000 personnes ! J’ai aussi participé à une émission de radio, un plateau télé, plusieurs interviews pour la presse écrite… Je rencontre des personnalités très influentes et m’intègre dans de prestigieux réseaux (je suis actuellement une formation à l’Essec : « Entreprendre au Féminin »).

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent se lancer dans leur propre entreprise ?

Je leur dirais de viser la lune quoi qu’ils fassent, c’est le seul moyen d’aller loin. Posez une réflexion objective sur vous-même, validez votre projet. Et si vous estimez être prêt, alors n’hésitez pas à voir grand, c’est permis !

Donnez vous les moyens de vos ambitions et ayez une confiance en vous exacerbée : en tant qu’entrepreneur vous serez face à des périodes de doutes, d’incertitudes, parfois des réflexions viendront de vos proches, d’autres de votre banquier etc… . A ce moment là il n’y aura que vous, et pour citer quelqu’un dont je ne me rappelle plus le nom : si vous pensez que vous ne valez pas grand-chose, il n’y aura personne pour augmenter votre prix.

Je ne dis pas d’être hermétique aux conseils et aux alertes des personnes, mais si vous êtes intimement persuadé de la réussite et de la viabilité de votre projet, ne laissez personne instaurer le doute sur votre entreprise.

J’ajouterais une chose fondamentale : sachez vous entourer et osez intégrer les réseaux. C’est un conseil classique mais il n’est pas un classique pour rien. J’ai frappé à la porte de personnes dont je n’aurais jamais pensée qu’elles m’ouvriraient leurs portes, il s’est trouvée qu’elles me l’ont finalement grandes ouvertes.

Je me suis rapprochée notamment d’un réseau formidable pour les jeunes créateurs : le MoovJee ( http://moovjee.fr/ ). Vous y trouverez un accueil chaleureux et une ambiance motivante et dynamique autour d’autres jeunes qui partagent les mêmes questionnements et les mêmes expériences que vous.

Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

11 réponses sur « Marie Burlot : 16 ans et déjà entrepreneure »

Impressionnant! Etre aussi mature à cet âge (businessment parlant) est assez rare. Le travail, la reflexion sur l’e-commerce et les perspectives sont bien présentes, un bel avenir se profile pour toi. Bravo Marie!

Effectivement, impressionnant ! A 15 déjà Marie avait repéré un marché de niche pour un site de e-commerce…

Impressionné aussi de voir que Marie trouve un juste milieu entre ses études et son entreprise !

Je suis un peu surpris par le fait que le furet soit le 3ème animal de compagnie en France… on parle d’animaux à 4 pattes alors…

Par contre, il y a un peu de travail à faire pour le référencement de sa boutique, à commencer par les URLs 😉

Très beau parcours et bel exemple à suivre ! Cette maturité m’impressionne 🙂
Entreprendre vaut beaucoup plus que des expériences salariales, de toute façon les cursus grandes écoles permettent de faire des stages pour se forger une expérience du genre.
Je te souhaite beaucoup de réussite dans tes projets Marie, de toute façon tu es bien partie pour réaliser tes rêves ;).

Merci à tous pour vos commentaires encourageants !

J’essaye de faire au mieux à mon niveau, et je tente de montrer que la jeunesse n’est pas qu’un défaut pour monter une entreprise. Si je peux inspirer quelques jeunes ( ou moins jeunes pourquoi pas ) à se lancer en ouvrant la voie avec mes témoignages j’en serais particulièrement heureuse.
On ne nous montre que trop les raisons de ne pas faire de l’entrepreneuriat son premier job, alors il faut bien que ceux qui ont la chance d’avoir passé ce cap partagent leur expérience pour faire que les choses bougent un peu plus chez les jeunes.

=> Ronan tu pointes effectivement ce que je n’ai toujours pas fait depuis les 5 mois que j’ai migré le site ! Mais il faut dire que j’en ai tellement bavé à comprendre les mécanismes du référencement sur le 1er site, que la flemme m’a rattrapée pour cette nouvelle version 😀 L’emploi du temps y a joué pour beaucoup aussi mais je vais arrêter de me trouver des excuses et m’y remettre un peu plus sérieusement 😉

Sinon pour le furet comme 3e animal de compagnie, c’est la Siev ( Société d’identification Électronique Vétérinaire ) par laquelle j’ai validé ces chiffres. Le Jt de Tf1 et d’autres magazines médias confirment ces données, alors je suppose que tu fais allusion aux poissons en parlant de la seule prise en compte des mammifères ? J’avoue ne pas savoir quoi répondre précisément car pourtant la formulation aurait sans doute été autre si le furet n’était pas le réel 3e animal de compagnie… Affaire à suivre !

Pouh!!! Super interview, j’ai fais aussi un Bac ES et j’aurais bien aimé que l’économie soit enseignée sous un angle concret au lieu de nous bourrer le crane avec tout et n’importe quoi.

Félicitation Marie pour ton dynamisme et ta capacité à bien analyser.

Je te conseille le livre « Ergonomie Web » d’Amélie Boucher, il t’aidera à améliorer ton design et ton taux de conversion.

Niveau commandes, tu dois gérer combien d’envoi par mois? Tu utilises les Colissimo de la Poste?

Intéressant comme interview…
j’émettrai des réserves car j’ai connu d’excellents entrepreneurs jeunes (15/18 ans) mais une fois qu’ils ont eu un échec dans leur vie ( scolaire ou sentimental ), ils ont perdu la motivation … et comme tout le monde disait « ils sont jeunes, ils s’en remettront », ils sont rentrés dans le rang des … employés !

Merci Bison Touffu pour le livre que tu me conseilles, je suis déjà en train de lire  » Améliorer ses taux de conversion Web  » de Serge Roukine, mais une fois fini j’attaquerai celui dont tu parles.

Concernant les envois j’utilise La Poste pour les petits colis mais aussi des transporteurs comme Calberson ou bientôt Exapaq je pense pour les livraisons pro.
Quant au chiffrage des envois cela varie sur la quantité ( là par exemple ce mois-ci il y a la saison des naissances qui démarre donc les gens vont commencer à s’approvisionner ) mais grosso modo j’en suis à une dizaine, et le site commence à être de plus en plus connu donc ça progresse bien ! Je ne parlerai pas ici du panier moyen mais il est étonnamment très haut par rapport au prix moyen d’un article, donc entre les deux je m’en sors bien.

Pour répondre à Olivier, même si je suis jeune j’ai déjà une expérience qui a forgé mon caractère et l’échec est loin de me faire peur car je pense que l’on ne peut réussir sans en avoir connu. C’est d’eux qu’on apprend et qu’on retire le plus de choses. Le tout est de savoir se relever, car comme tu le dis très bien on est pas tous égaux face aux embuches que l’on peut rencontrer.

Pour mon compte, je sais où je veux aller, je sais que tout n’ira pas comme je peux l’imaginer ( et c’est déjà le cas ), mais je sais aussi que j’ai de la ressource et que je sais très bien retomber sur mes pattes ! Mais surtout je sais que rien ne pourra m’empêcher d’atteindre le but que je me suis fixé.

Maintenant l’avenir nous dira qui de nous deux a raison, mais il ne faut pas sous-estimer une Marie Burlot, croyez-moi 😉

Félicitations Marie pour une telle maturité, c’est juste impressionnant. De même savoir exactement où tu vas, à ton âge également, et c’est la voie de la réussite :).

Bon courage dans tes projets en tout cas !

Très impressionnant en effet ! Pff, lorsque je regarde en arrière, que d’années gâchées à jouer à la console et aux jeux de rôles. 🙁 (mdr)

Le fait aussi, Marie, qu’Internet t’entoure déjà depuis longtemps a du aider dans la création de ton entreprise. Il y a 20 ou 30 ans les choses étaient bien différentes.

Je voudrais savoir, comment vous avez trouver les moyens de payer les trucs que vous vendez sur votre site?

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