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Projet : Formation entrepreneurship dans un institut de microfinance à Dakar

Bonjour à tous,

Tout d’abord je vous adresse tous mes voeux de bonheur et de santé pour cette nouvelle année 2011. Le temps passe vraiment vite, il faut profiter du moment présent, sans en gaspiller une seule goutte ;-).

Pour bien commencer l’année, j’ai pris de nouvelles résolutions : plus d’actions.

Aujourd’hui j’aimerais vous présenter un exemple de projet que j’ai récemment mis sur papier. Je me suis dit que cela pouvait être utile de le montrer sur le blog afin de partager avec vous un exemple de concept paper et de cadre logique d’un projet.

Le concept paper est un dossier texte descriptif du projet.

Le cadre logique est le tableau à la fin de l’article afin de montrer d’un point de vue hiérarchique, les objectifs et les moyens qui définissent le projet.

Si cet article vous a plus, n’hésitez pas è me le faire savoir et je développerai avec grand plaisir d’autres articles de ce genre.

Si vous avez une id.e de projet mais que vous n’arrivez pas à le mettre sur papier, je peux également vous donner un coup de pouce si cet article vous a plu.

Assez de blabla, maintenant passons dans le vif du sujet. Voici sans plus attendre le projet FEIMD (Formation Entrepreneurship dans un Institut de Microfinance à Dakar).

Introduction

Le Sénégal est un des pays les plus pauvres du monde. Classé 139 pays sur 183 avec un PNB/habitant de 1066,39 USD (United States Dollars) (FMI – 2009 – Report for Selected Countries and Subjects), ce pays doit relever des défis de développement de taille afin de faire face  à :

Ø  La forte croissance démographique du pays

Ø  La pauvreté de la population forte (60% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté)

Ø  La croissance économique encore mole

Ces faits imposent donc la mise en place d’actions concrètent afin de :

Ø Stimuler l’économie du pays par « l’entrepreneurship » (Paul Arthur Fortin – Rapport final du séminaire sur l’esprit d’entreprise et la culture entrepreneuriale – Hôtel Indépendance, 6-7 mai 2004)

Ø Améliorer l’éducation et la formation des jeunes pour leur insertion professionnelle

Le projet FEIMD (Formation entrepreneurship dans un institut de microfinance à Dakar) s’inscrit dans cette démarche pour répondre à ces enjeux de développement économique. La formation pour créer l’esprit d’entreprise dans les instituts de microfinance dans la capitale sénégalaise devra permettre d’être au cœur des enjeux de développement sociaux et économiques des Sénégalais.

Contexte

1.      Les défis du développement au Sénégal

a.       Un pays qui peine à décoller économiquement

Le Sénégal est un pays en développement dont la croissance économique ne suffit toujours pas à résorber les problématiques de pauvreté et d’éducation de la population. Selon Paul Arthur Fortin, l’entrepreneurship est un puissant levier à exploiter afin de stimuler l’entrepreneuriat, donc la création d’entreprises et finalement la croissance économique. (Paul Arthur Fortin – Rapport final du séminaire sur l’esprit d’entreprise et la culture entrepreneuriale – Hôtel Indépendance, 6-7 mai 2004)

b.      La microfinance au Sénégal

La microfinance est un secteur très dynamique au Sénégal. De nombreux entrepreneur(e)s font appel aux microcrédits afin de créer leurs entreprises. Ces instituts proposent des services financiers mais pourraient proposer des services annexes comme des formations par exemple. C’est le cas dans certains centres de la Grameen Bank au Bangladesh (Muhamad Yunus. The Banker of the Poor. Édition PublicAffairs, 1999, p.250). C’est dans ce cadre que le projet FEIMD s’inscrit.

Présentation du projet

Description du projet

Le projet FEIMD consiste à proposer des formations d’entrepreneurship gratuitement aux entrepreneur(e)s Sénégalais dans un institut de microfinance. Nous commencerons dans un institut de microfinance à Dakar en tant que projet pilote et s’il s’avère concluant, nous pourrons procéder à un élargissement vers d’autres instituts dans la capitale ou dans d’autres villes du pays. Le choix s’est porté sur ces instituts car ils peuvent constituer un carrefour d’entrepreneurs important dans cette capitale économiquement dynamique.

Ces formations seront dispensées par des entrepreneur(e)s locaux qui montreront de manière concrète ce qu’est leur métier, ce qu’ils ont fait pour réussir. Ils prodigueront aussi des conseils aux bénéficiaires de la formation selon leur intérêt ou projet.

Ces formations seront ouvertes à tout public : entrepreneur(e)s, étudiants, sans emplois etc. afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes.  Cet esprit d’entreprise devra encourager la création de formations et augmenter le nombre de création d’entreprises.

Finalité du projet

Le projet FEIMD a pour objectif de contribuer au développement économique et social du Sénégal. Cela se fera par le biais de l’entrepreneurship en créant une nouvelle classe d’entrepreneur(e)s sénégalais. De plus, la microfinance ciblant en priorité les femmes, améliorera leur condition sociale en leur donnant un rôle économique et social plus important et en améliorant leur éducation (à l’origine le microcrédit cible les femmes car ont plus de capacités à gérer raisonnablement l’argent emprunté que les hommes selon le Professeur Yunus) (Muhamad Yunus. The Banker of the Poor. Édition PublicAffairs, 1999, p.250)

Objectifs et critères d’évaluation

Augmenter le nombre d’entrepreneur(e)s

Afin de contribuer au développement économique et social du pays (finalité du projet), le projet FEIMD devra encourager les bénéficiaires (les personnes souhaitant profiter de la formation) à créer leur société afin d’augmenter le nombre d’ entrepreneur(e)s et d’entreprises au Sénégal.

Pour ce faire, des entrepreneur(e)s locaux expérimentés donneront des séances de formation de 2h une fois par semaine pendant 30 semaines par an (sur deux ans, durée du projet, renouvelables). Ces entrepreneur(e)s formateurs seront recrutés par un employé de l’IMF (Institut de MicroFinance). Les séances de formation étant gratuites, le budget nécessaire au recrutement et à la rémunération des entrepreneur(e)s formateurs sera alimenté par des sponsors privés et publics (Banques internationales, programmes publics et gouvernementaux).

Le nombre de bénéficiaires qui auront créé leur société à l’issu de la formation sera comptabilisé dans le fichier de suivi créé et mis à jour par l’employé chargé de recruter les entrepreneur(e)s formateurs et sera rémunéré mensuellement pour le service rendu. Nous estimons que si au moins  50% des bénéficiaires créent leur société à l’issu de la formation, alors le projet sera efficace.

Encourager les bénéficiaires à assister aux séances de formation

Afin que la population soit mise au courant de l’existence de la formation, le programme de formation sera rendu public grâce à une campagne de communication radiophonique et d’affichages. En effet, le nombre de bénéficiaires d’au moins 15 personnes par séance assistant à la formation constitue l’objectif du projet pour une optimisation de la diffusion de l’entrepreneurship. Le projet nécessite de remplir cette condition afin d’être efficace.

Conclusion

Le projet FEIMD est un projet pilote dans un IMF à Dakar. Si le test s’annonce concluant, il est envisageable de diffuser ce système de formation dans d’autres IMF des autres villes du Sénégal ou dans Dakar si la demande y est très forte.

A long terme, ce système devra aider à créer une classe d’entrepreneur(e)s sénégalais qui stimulera le développement social et économique du pays. De plus, des notions de préservation de l’environnement devront être transmises durant les séances de formation afin d’encourager la population à la préservation de leur fragile milieu et donc de contribuer aux trois piliers du développement durable de ce pays.

Ce concept peut s’appliquer dans le cadre du Sénégal mais peut être appliqué dans d’autres pays également. Les formations dans ce contexte peuvent avoir lieu dans d’autres structures que des IMF. Par exemple si ce projet est adapté au Québec, les formations peuvent être proposées en partenariat avec le SAJE (Service d’aide aux jeunes entrepreneurs) (http://www.sajeenaffaires.org/) où les formations seraient proposées dans les centres locaux de développement (CLD).  Le projet FEIMD a vocation à être flexible et diffusé au plus grand nombre.

Annexes

Fiche descriptive du projet

Nom du projet : Formation entrepreneurship dans un institut de microfinance à Dakar (projet FEIMD)

Budget : 84 400 euros

Durée : 2 ans (renouvelable tous les deux ans)

Lieu : projet pilote Dakar avant diffusion future dans tout le Sénégal.

Résumé : proposer des séances de formations gratuites hebdomadaires sur l’entrepreneurship dans un IMF (Institut de Micro Finance) à Dakar

Objectifs : – les sénégalais assistent aux formations dispensées
– les bénéficiaires des formations créent leur entreprise

Projet FEIMD

Début : 1er janvier 2011
Fin : 31 décembre 2013

Niveaux descriptif du projet

IOV
(Indicateurs Objectivement Vérifiable)

Moyens de vérification

Conditions critiques

Objectif général (finalité)

contribuer au développement économique et social du Sénégal

IDH, PIB par habitant

Etudes, recherches statistiques

X

Objectif Spécifique
(Résultats ou buts visés par le projet)

augmenter le nombre d’entrepreneur(e)s et d’entreprises au Sénégal

+20 % d’augmentation du nombre d’entreprises créées

Statistiques municipales (Dakar)

Législation facilitant les démarches administratives pour créer les entreprises

Résultats attendus
(Principaux biens livrables)

les bénéficiaires des formations créent leur entreprise

50 % des personnes aillant régulièrement assisté aux formations créent leur entreprise

les personnes ayant créé leur entreprise le signale à l’IMF qui complète le fichier de suivi des bénéficiaires

les bénéficiaires osent se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat

les sénégalais assistent aux formations dispensées

une moyenne de 15 personnes par semaine assistent aux ateliers de formations

tenue d’un fichier tenant compte du nombre de participants par séance ainsi que leurs coordonnées personnelles afin de dresser une base de données complète

intérêt de la population locale pour les formations entrepreneurship

ACTIVITES

MOYENS

COUTS

Activités à développer
(ressources affectés)

séances de formation

entrepreneur formateur

200 euros de l’heure pour un atelier pour 15 personnes

budget disponible pour 2 heures de caoching par semaine, 30 semaines par an sur deux ans soit 24 000 euros

créer un fichier de suivi des bénéficiaires

un employé de l’IMF

prime de 100 euros pour la création et le suivi du fichier

budget de 2 400 euros sur les deux ans pour la prime mensuelle de l’employé concerné

recruter des entrepreneurs formateurs

un employé de l’IMF

prime de 100 euros par entrepreneur recruteur

Intérêt des employés pour le recrutement d’entrepreneurs formateurs

sensibiliser la population de Dakar de l’existence de cette formation

campagne de communication radiophonique et d’affichages

30 000 euros par an

Budget de 60 000 euros sur deux ans

Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

6 réponses sur « Projet : Formation entrepreneurship dans un institut de microfinance à Dakar »

Bravo pour ce projet qui a l’air passionnant. Je rejoins William, dans quel cadre t’inscris tu pour réaliser ce projet?

Bonne à vous également 🙂
J’ai rédigé ce projet et l’ai publié sur mon blog afin de partager un exemple de conception de projet lié à l’entrepreneuriat et à l’entrepreneuriat social. Je n’ai pas encore prévu de le réaliser pour le moment.
D’ailleurs si quelqu’un arrive à le réaliser, j’en serais bien heureux car je pense que cela peut vraiment apporter à la population Sénégalaise.

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