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Entrepreneuriat : inné ou acquis ?

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Aujourd’hui je vous présente le premier article de la nouvelle contributrice du blog Pourquoi Entreprendre : Clémentine Maunier. Bonne lecture et merci Clémentine pour ce premier article !

Une problématique traversant les époques qui fait réfléchir philosophes, sociologues, scientifiques et manageurs eux-mêmes ! La question est de taille, la réponse subjective. Celle d’une néophyte dans la jungle de l’entrepreneuriat qui contemple Tarzan (alias Jérôme) dans son aventure sauvage.

Est-ce qu’on naît entrepreneur ou est-ce qu’on le devient ?

Il y a quelques décennies, on découvrait l’ADN, la carte d’identité de l’être. On concluait que le destin de l’Homme résidait en ses prédispositions, que les chromosomes étaient porteurs de sens : du sens de la vie, des schémas de pensée et des comportements, allant jusqu’à proposer l’existence d’un gène responsable de l’intelligence, de la violence humaine, ou de l’incompétence des individus. A cette époque, la réponse à la problématique est une évidence : l’entrepreneuriat est inné, réservé à une élite de personnalités influentes et audacieuses, à une lignée irremplaçable, prônant les établissements labellisés « De père en fils » ou autres « depuis 1848 ». A en croire ce postulat, une barrière sépare les entrepreneurs des non entrepreneurs. En d’autres termes : il y a les winners et les loosers ! Suffit juste d’être né dans le bon camp. Dans ce monde, Tarzan serait bien triste.

Toutefois, au début de notre siècle, une étude internationale approfondie sur notre ADN « Projet génome humain » va bouleverser son hégémonie. On réalise que nos gènes sont bien trop peu pour que notre destin y soit conditionné. Des lapins de race himalayenne sont étudiés de près entre autres, et voyant leurs caractéristiques se modifier et s’adapter en fonction de leur milieu, les scientifiques font l’analogie avec les êtres humains. Le résultat de cette étude parait en 2001 dans The guardian : « Envionment, not genes, key to our acts ». L’environnement est alors la source de nos choix personnels et professionnels. On peut donc à la fois être winner et looser ! Et Tarzan de dire : « Je déclare la jungle officiellement ouverte ! ».

La conception de l’entrepreneuriat comme inné ou acquis dépend alors de l’époque et de nos croyances. Le besoin d’aventure entrepreneuriale est aujourd’hui avant tout lié, à mon sens, à une quête d’indépendance et de réussite personnelle de l’individu. A l’heure où les CDD et autres CDI sont en voie de disparition et le chômage une condition humaine de l’homme moderne, le français assisté voit les portes se refermer et l’auto-entrepreneuriat devient la carte vitale de sa sortie crise. Au-delà de ce constat quelque peu pessimiste, les jeunes sont de plus en plus attirés par l’aventure entrepreneuriale car ils veulent entreprendre leur vie professionnelle comme ils entreprennent leur vie personnelle. Internet tout puissant met le savoir à portée de tous, la communication et la mise en relation virtuelle à travers les réseaux sociaux est aujourd’hui plus facile que jamais. Un non entrepreneur ou peu expérimenté peut puiser sur la toile et par le réseau, le savoir manquant à son développement. Forums, rencontres, cours en ligne, l’entrepreneur en puissance est entouré, conseillé et épaulé dans ses démarches vers la réussite. La dynamique de l’environnement virtuel et la rapidité de l’accessibilité au savoir engendrent une dynamique de celui qui s’en sert. Plus que jamais, on devient entreprenant.

La question du déterminisme génétique face à l’influence de l’environnement m’amène vers une autre réflexion, celle de notre destinée ! Déterminisme ou libre-arbitre ? Est-ce que l’aventure entrepreneuriale est tracée (en nous) ou est-ce que c’est nous qui la traçons ? Quand bien même nous traçons, sommes-nous conscients de tracer ? Et si conscients nous avons du mal à être puisque acteurs nous sommes et non spectateurs de nos actes, pourquoi ne pas allier conscience et inconscience ? connu et inconnu ? ADN et environnement ? N’est pas cela le vrai pouvoir de l’entrepreneur ? Agir et interagir dans un monde connu pour une issue inconnue (bien qu’estimée) ?

Le livre de notre vie porterait ainsi nos gènes pour couverture, l’encre serait notre milieu et la plume nos envies ! Et puisque la réponse est dans nos actes, il suffira, pour débuter une aventure entrepreneuriale personnelle ou professionnelle, simplement d’ouvrir la page de notre livre et de… foncer !

« Y’a plus qu’à ! »

Clémentine (alias Jane en puissance)

Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

6 réponses sur « Entrepreneuriat : inné ou acquis ? »

D’une famille de 6 enfants et aussi mère de 6 enfants, je crois que les gènes jouent un rôle autant que l’environnement. Foncer n’est pas donné à tous et il ne faut pas répandre (…) En d’autres termes : il y a les winners et les loosers ! (…) comme conclusion d’un syllogisme qui attribue à l’entrepreneuriat plus de mérite qu’il n’en a.
Je suis fière de mes enfants pour la simple raison que chacun a choisi sa voie et que chacun y a trouvé son équilibre personnel. Administrateur, professeur, entraîneur ou communicateur, ils semblent trouver que la seule entrepreneure de la famille n’a pas plus ou moins d’équilibre qu’eux. Aucun loser non plus à l’horizon.

Votre réaction est tout à fait fondée et intéressante et met en évidence l’ambiguïté même du terme entrepreneuriat. Son acception est large et il est difficile de le cantonner à une seule définition. Ma conclusion humoristique du syllogisme n’est autre que le reflet d’une pensée stéréotypée qui attribue en effet à l’entrepreneuriat plus de mérite qu’il n’en a, j’en conviens parfaitement. D’ailleurs, entreprendre n’est pas toujours synonyme de réussite.. En tout cas, bien que nous associons, je pense, naturellement l’entrepreneuriat à la création, le développement ou la gestion d’une entreprise (car c’est ainsi que le terme nous interpelle le plus), il n’en est pas moins que nous sommes, à mon sens, tous entrepreneurs de notre vie, peut importe le degré d’ADN, d’environnement, le rang social ou le métier exercé. Foncer n’est peut-être pas donné à tous mais entreprendre c’est avant tout créer, innover et développer pour soi comme pour les autres, tant dans le professionnel que dans le personnel.

On m’a demandé il y a quelques semaines lors de la remise des récompenses du Phare à Euromed Management ce qui peut décrire un entrepreneur. Ce à quoi j’ai répondu : Folie et Endurance. Il n’y a rien de génétique là-dedans. L’entrepreneur est un aventurier au même titre qu’un Reinhold Messner (il a gravi les 16 sommets à plus de 8000 m). C’est un héros des temps modernes, un gars (ou une femme!!) capable de créer de l’emploi, de la valeur et qui a la capacité de se prendre des risques alors que les autres tremblent et restent figés.
Le seul gène qui pourrait aider est celui du travail et du courage, mais sauf erreur de ma part ce gène n’a jamais été trouvé !

J’apprécie volontiers votre aide et vous rassure qu’elle m’est de grande utilité .Très bonne coïncidence je traite un exposé dont le thème est:Entrepreneuriat inné ou acquis?Merci

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