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Comment créra-t-on de la valeur à l’avenir ?

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Nous avons vu lors du précédent article comment a évolué la notion de création de valeur pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui : surtout financière et axée sur le capital. Aujourd’hui, je vous propose une réflexion sur ce que pourrait-être la future notion de valeur dans un paradigme de développement durable.

Le paradigme développement durable pour une notion de valeur plus juste :

Nous pouvons constater tous les méfaits de la conception de valeur du paradigme actuel : chômage, détérioration de  l’environnement, mauvaises conditions de travail dans les pays en développement profitant de leur avantage salarial, … Un changement doit être fait afin d’intégrer les bons critères pour avoir une valeur plus juste et plus en accord avec la réalité. Il faudrait selon moi redonner du poids aux notions libérales telles que travail, besoin et entrepreneuriat, et y ajouter les données  environnementales et sociales telles que coût du dommage environnemental et le coût du bien-être social. L’équation ressemblerait dans ce cas à cela :
valeur = besoin + travail + profit + rémunération du capital (actionnaires) + coût environnemental + coût bien-être social

Dans ce cas, la valeur serait constituée de variables plus en adéquation avec nos problématiques de développement, et serait plus équilibrée avec des pondérations égales pour chaque variable (tiendrait compte des critiques d’Omar Arktouf et d’Hervé Kempf par exemple).

Les coûts environnementaux peuvent être estimés grâce au capitalisme naturel. Ce système permet d’allouer une valeur aux éléments naturels tels qu’un arbre par exemple, qui n’ont pas de valeur proprement dite dans le système néo-libéral actuel. Le capitalisme naturel permet d’accorder de la valeur au capital naturel.

Prenons un exemple. Un arbre produit X tonnes d’oxygène par an. Imaginons que l’homme peut créer X tonnes d’oxygène avec sa technologie et que cela engendre un coût de 1000 euros. Alors l’arbre vaut 1000 euros.

Que deviendrait l’outil de gestion de la chaîne de création de valeur de Porter ?

La notion de valeur a toujours évolué au fil du temps et devra à terme évoluer dans le cadre d’un nouveau changement de paradigme (passage du paradigme néo-libéral à celui de développement durable). Pour cela de nouveaux critères doivent être considérés et de manière plus juste, afin de réponde à des problématiques plus globales.

Si l’on reprend le schéma de la chaîne de création de valeur développé par Michael Porter, nous pouvons donc ajouter de nouveaux critères comme précisé ci-dessus (mes ajouts sons en vert 😉 ). Ce schéma n’est qu’un exemple et ne se veut pas être exhaustif. Il a pour but de pousser à la réflexion :

Dans un paradigme de développement durable, les coûts environnementaux et sociaux doivent être internalisés dans le système « entreprise » et dans l’appareil de production. C’est en ce sens que des choses évolueront, car actuellement les entreprises utilisent les ressources naturelles sans en payer le prix, alors que cela a une réelle valeur. Un fabricant de chaussures devrait prendre en compte la pollution qu’il engendre au niveau de ses infrastructures (chauffage, déplacement, …), mais aussi au niveau de sa production (transport, transformation, matière première). Si elle a du couper des arbres pour construire son usine, elle devrait l’intégrer dans ses coûts également, etc.

Cet exemple de « transformation » d’un outil de gestion classique à la sauce DD (Développement Durable) est un exemple parmi d’autres. Cela peut également s’appliquer aux 4P (Produit, Prix, Promotion, Place), au SWOT, au SMART, au PESTEL et bien d’autres.

Pensez-vous que ce changement de paradigme aura lieu et que la notion de valeur évoluera également ? Pensez-vous que cette chaîne de valeur changera ?

Pourquoi_entreprendre_21-11-2010

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Par Jérôme HOARAU

Jérôme Hoarau est conférencier en soft skills (Jerome-Hoarau.com) et est co-organisateur du championnat de France officiel de Lecture Rapide et de Mind Mapping. Il a obtenu plusieurs titres de sport du cerveau tels que :
- Champion du monde de Mind Mapping 2018
- Champion du Royaume-Uni de Mind Mapping 2019
- Vice-champion du Royaume-Uni en Lecture Rapide 2019
Il est le co-auteur des livres "Les Gentils aussi méritent de réussir" (Alisio) et de "Soft Skills (Dunod). Il a également co-fondé le site PassiondApprendre.com.

3 réponses sur « Comment créra-t-on de la valeur à l’avenir ? »

Le grand problème de ces modèles est le fait que les coûts de productions ne sont pas uniformes.

« Un arbre produit X tonnes d’oxygène par an. Imaginons que l’homme peut créer X tonnes d’oxygène avec sa technologie et que cela engendre un coût de 1000 euros. Alors l’arbre vaut 1000 euros. »
Un arbre en Afrique vaut-il moins cher qu’en France ou aux Etats-Unis?

Aussi, pour avoir un modèle réellement durable il faudrait pouvoir intégrer les évolutions technologiques avenir, et estimer leur coût de mise en oeuvre avant même qu’elles n’aient été imaginées. Aux vues des incertitudes énormes de ces modèles, il me semble qu’ils relèvent plus ou moins de l’absurde. Du moins pour le moment.

Sans cynisme, Keynes disait bien qu’ « A long terme nous serons tous morts. »

Un autre problème, plus concret, c’est la rémunération des biens naturels. Car dès lors qu’on décide d’attribuer une valeur au capital naturel, il faudrait lui accorder une rémunération, du moins dans le cadre d’une économie capitaliste. Non?

Merci AlexC pour ta contribution.
Tu soulèves des questions intéressantes.
Prenons ton exemple de l’arbre.
Je pense que si on rentre dans un modèle de ce type (qui est encore totalement théorique et pas encore mis en pratique), il est probable que se soit une instance internationale qui fixerait la « valeur » des capitaux naturels comme les arbres. Après si c’est une instance mondiale, les prix seront les mêmes partout dans le monde, si c’est régionale comme en Europe, les prix seront uniformisés en Europe. Ce serait le même fonctionnement que le marché du carbone et des droits d’émission actuellement (marché européen actuellement pour le CO2, ou nord américain pour le SO2).
Dans le cas d’un marché mondial, un arbre vaudrait la même chose quelque soit l’endroit concerné… On est encore loin d’une unanimité mondiale sur ce sujet…

Je ne pense pas qu’on puisse parler de « rémunération » des capitaux naturels. Je pense que c’est un actif dans ce cas, certes, mais que sa gestion fonctionnerait comme le principe du marché des émissions de carbone. Dans ce dernier système, il y a un droit d’émission, qui serait un peu comme un actif, qui a une valeur monétaire, mais n’a pas de rémunération ou de rente à proprement parler. En revanche il est possible de vendre ces droits et de faire une plus value, principe qui pourrait être repris dans notre exemple avec l’arbre je pense. Plutôt que de donner un arbre, on pourrait l’acheter ou le vendre. Lui donner une valeur pourrait contribuer à sa protection.

Pour les évolutions technologiques, je pense que les coûts sont déjà intégré dans la section « recherche et développement ». Toute entreprise ambitieuse et industrielle fait de la recherche afin d’améliorer son système de production ou d’innover en créant de nouveaux produits.

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